• A 18h30, la sonnerie de la porte d’entrée retentit. Aelys termina d’appliquer son rouge à lèvre préféré, une couleur bois de rose qui rehaussait son teint de porcelaine, et se dépêcha d’aller ouvrir. 

     

     

     

    Un jeune homme vêtu d’une redingote noire classique se tenait debout dans le couloir, l’air solennel :

    - Bonsoir Mademoiselle FORD, je suis David, et c’est moi qui serai votre chauffeur ce soir.

    - Bonsoir David, puis-je vous demander de m’accorder quelques secondes ?

    - Bien entendu Mademoiselle, prenez votre temps.

    Aelys sourit au jeune homme avant de se détourner pour aller enfiler ses escarpins et attraper son clutch. Elle s’apprêtait à passer la porte, mais s’immobilisa un instant et revint sur ses pas, elle avait failli oublier ! Elle détacha la fine chaîne qu’elle portait au cou, serra un moment l’anneau d’or dans sa paume avant de lui substituer un lourd collier fait de pierres précieuses. Elle se sentit un peu coupable de ne plus porter son bijou adoré, mais elle se rassura, ce ne serait pas pour longtemps. 

     

     

    Un dernier coup d’œil au miroir pour vérifier sa tenue, et elle sortit de chez elle. David le chauffeur, lui présenta  son bras afin de l’escorter :

    - Si je peux me permettre Mademoiselle, vous êtes très en beauté. 

    - Merci David, c’est très gentil, répondit-elle en rougissant légèrement.

    *** Dommage que Samiel ne soit pas encore rentré ***

    Arrivés au pied de l’immeuble, elle marqua un temps d’arrêt en voyant la magnifique Rolls Royce blanche qui l’attendait. Tasha n’avait pas fait les choses à moitié. Quand elle s’installa dans l’habitacle, Aelys remarqua qu’une bouteille de champagne l’attendait sagement dans un seau rempli de glace. Elle ignora la marque d’attention et se focalisa sur le trajet qui l’emmenait vers la galerie. La nuit était fraîche et les néons illuminaient la ville comme un millier de diamant dans un écrin de velours. 

    Aelys n’était pas vraiment rassurée par la soirée qui s’annonçait. La perspective de devoir évoluer parmi une foule d’inconnus ne l’enchantait absolument pas. Hormis Tasha et quelques passionnés du monde de l’art, habitués de ses expositions, elle ne connaissait personne. 

     

     

    Le trajet ne dura qu’une vingtaine de minutes, un délai qu’elle jugea trop court pour qu’elle puisse contrôler les battements de son cœur. Elle avait le trac alors qu’il ne s’agissait même pas de son propre vernissage. En réalité, elle craignait les grands rassemblements, cela l’angoissait de se retrouver avec des étrangers. Déjà plus jeune, elle était du genre solitaire, elle ne se liait pas avec les autres adolescents. Au lycée, elle avait d’ailleurs hérité du surnom de « reine des glaces ». 

    Oncle Alan, bien qu’il ait été d’un soutien indéfectible et plein d’attention à son égard, ne pouvait remplacer tout ce qui lui avait manqué, tout ce qui fait de cette période de la vie, un moment unique. Non, Aelys n’avait pas connu ces moments d’insouciance, ces moments de partage, comme le simple fait d’aller manger un burger au snack du coin un samedi soir avec une bande de copains. Et lui… Oui, bien sûr, il avait été son meilleur ami, mais il ne savait pas tout d’elle, il ignorait sa véritable nature. Il n’y avait que lui qui avait tout de même réussi à percer sa carapace et qui connaissait sa joie de vivre, ses sourires et ses rires. Il n’y avait que lui qui savait qu’elle souffrait de cette situation, mais sans toutefois en connaître les véritables raisons.  Elle craignait en fait que ses pouvoirs ne soient révélés au grand jour dans un moment de faiblesse. Elle s’était astreinte à cette solitude afin de ne blesser personne si elle venait à perdre le contrôle. Elle lui avait caché la vérité pour le protéger, mais cela n’avait pas suffit. Son amitié pour elle, son amour pour elle lui avait finalement ôté la vie.   

     

     

    Aelys inspira et expira plusieurs fois pour tenter d’atténuer l’étau qui serrait sa poitrine, puis elle essuya ses mains devenues moites. Le véhicule s’immobilisa devant une élégante bâtisse contemporaine faite de verre et métal. Les lumières illuminaient le complexe, lui donnant l’air d’un palais royal. 

     

     

    David vint lui ouvrir la portière et quand elle descendit de voiture, il s’inclina légèrement :

    - Je vous souhaite de passer une excellente soirée Mademoiselle FORD. 

    - Merci David, répondit-elle, le souffle court. 

    Un tapis de velours rouge était déroulé jusque devant l’entrée de la galerie et attendait les premiers invités. La jeune femme s’avança timidement en regardant autour d’elle, impressionnée et plus angoissée que jamais. 

    -  AELYS !!! Ma chérie !!!! Enfin !!!

     

     

     

     

    Tasha vint à sa rencontre, la serra dans ses bras, puis se recula pour l’admirer :

    - Ma chérie !!! J’adore ta tenue ! Simple mais efficace. Ce n’est pas comme moi, tu me connais déjà, dit-elle en tournant sur elle-même.

     

     

    En effet, l’exubérante Tasha arborait une robe moulante à paillette qui ne laissait pas de place au mystère. Il faut dire qu’elle avait un corps extraordinaire, qu’elle ne se privait pas d’exhiber à la moindre occasion.  

    - Tu es magnifique Tasha, comme toujours, la complimenta sincèrement Aelys.

    - Merci ma chérie, dit l’intéressée avec un clin d’oeil

     

     

    Tasha lui prit le bras et la dirigea à l’intérieur du bâtiment :

    - Allez viens ma belle, ne faisons pas attendre notre invité d’honneur. J’ai tellement hâte de vous présenter !

     

     

    Aelys la suivi docilement jusqu’à la salle d’exposition principale. Arrivée dans la pièce, son âme d’artiste s’éveilla instantanément. Mais avant même qu’elle ne fasse mine de s’approcher d’une des toiles savamment mise en valeur par les éclairages, Tasha l’avait déjà orientée vers le fond de salle. Un homme était debout devant l’une des toiles et la contemplait d’un air critique :

    - Humm… j’ai l’impression de ne pas avoir donné suffisamment d’intensité à cette peinture, je ne suis pas totalement satisfait. Qu’en pensez-vous ? dit-il en se tournant vers les arrivantes et dardant son regard sombre sur Aelys.

    Celle-ci fut subjuguée par la sublime beauté du jeune homme. Afin de cacher son émoi, elle s’intéressa à la toile en question. Il s’agissait d’une scène de l’apocalypse, où tout n’était que tristesse et désolation. En arrière-plan, une horde de démons torturaient une jeune femme toute vêtue de blanc. Son visage exprimait une telle souffrance qu’Aelys se mit à frissonner :

    - Je trouve que c’est très… intéressant et déjà extrêmement… intense.

     

     

    Le jeune homme se mit à rire :

    - Vous pouvez le dire si vous n’aimez pas ce que vous voyez.

    - J’avoue que cette œuvre me met mal à l’aise. Cela semble si réaliste que je ne peux que saluer votre talent. 

    - Je vous remercie. Ainsi donc, j’ai la chance de rencontrer  la grande Aelys FORD, dit-il suavement. Vous m’en voyez véritablement enchanté.

     

    Celle-ci se mit à rougir, ne sachant où se mettre :

    - Je pense que vous me donnez un peu trop d’importance, dit-elle en riant nerveusement.

    - Mais vous êtes extrêmement importante ma chère, susurra-t-il.

    Tasha pris la parole, une lueur malicieuse dans les yeux :

    - Aelys ma chérie, je te présente Alastair DANTE la nouvelle coqueluche du monde de l’art.

     

     

    Ce dernier lui fit un baisemain en guise de salutation, ce qui la surprit.   

    - Je suis désolé si mes manières vous paraissent vieux-jeu. Pour ma défense, j’ai reçu une éducation extrêmement traditionnelle, qui parfois me fait passer pour un vieux barbon de l’ancienne aristocratie, à mon grand désarroi, dit Alastair, tout en gardant la main d’Aelys emprisonnée dans la sienne. Je dois dire, reprit-il, que j’étais intrigué et surtout très impatient de vous connaître, vous ne faites que très peu d’apparitions et vous êtes une femme très discrète. Pourtant, je trouve que c’est un sacrilège que de dissimuler aux yeux du monde, une beauté telle que vous.

    Troublée, la jeune femme ne répondit pas, se contentant de sourire. Elle retira sa main et se tourna de nouveau vers la peinture.

    - D’où vous vient votre inspiration Monsieur DANTE ? demanda-t-elle afin de changer de sujet.

    - Ne soyez pas si formelle, je vous en prie, appelez-moi Alastair. J’insiste.

    - Très bien. Alastair… 

    - Pour répondre à votre question, il se trouve que j’ai certaines visions qui troublent parfois mes nuits. Il peut  aussi bien s’agir de visions enchanteresses, que de visions infernales. Et quand je suis dans cet état… de transe, il n’y a qu’une chose que je puisse faire. Peindre.

    Tout en disant ces mots, il fixait la jeune femme intensément, guettant sa réaction, mais voyant qu’elle demeurait imperturbable, il la prit par le bras et la fit pivoter :

    - Venez, je vais vous faire faire le tour des œuvres en exclusivité, avant l’arrivée de nos invités. Tasha, ma chère, nous nous verrons tout à l’heure. J’aimerais m’entretenir en privé avec Mademoiselle FORD. 

    Tasha s’éclipsa, un sourire satisfait flottant sur les lèvres.

     

     

    Resté seul avec Aelys dans la grande salle, Alastair invita la jeune femme à le suivre. Il s’arrêta devant la première toile de l’exposition :

    - Je pense que ce tableau vous plaira mieux que celui que vous avez vu précédemment. 

    Cette œuvre-là représentait un ange magnifique qui semblait prendre son essor. Ses ailes blanches étaient immenses et emplissaient presque tout l’espace de la toile. Aelys s’approcha afin d’admirer la délicatesse des traits du visage et le travail effectué sur chaque plumes. 

    Mais en regardant encore plus attentivement, Aelys remarqua que certaines commençaient à noircir et elle décela une ombre menaçante derrière  le personnage principal. Celle-ci lui était accolée comme si elle voulait se fondre en lui. Elle fronça les sourcils et recula :

    - Oui, je préfère celle-ci en effet. Mais qu’est-ce que c’est ? dit-elle en désignant l’ombre.

    - La corruption. Voyez-vous, je pense que tout peut être corrompu, même la plus pure des créatures. 

    - Vous le croyez vraiment ?

    - Absolument. Dans ce monde, nous avons tous quelque chose que nous souhaitons plus que tout. Je crois fermement qu’il suffit d’y mettre le prix pour l’avoir. Vous n’êtes pas d’accord ?

    - Humm, pas vraiment. Je pense plutôt qu’il faut faire preuve d’abnégation pour obtenir ce que l’on veut.

    - Allons Aelys, malgré votre succès, votre fortune, je suis sûr qu’il y a quelque chose qui vous manque. Une chose pour laquelle vous seriez prête à tout donner, et qu’en dépit de tous les efforts du monde, vous ne pourriez avoir. 

    Le visage de Samiel s’imposa dans son esprit, presqu’immédiatement remplacé par celui d’Ethan. Son silence se prolongeait, faisant sourire Alastair :

    - Vous voyez… alors je crois avoir raison de penser que tout le monde peut être corrompu. Voilà ma vision de la corruption. Comme une ombre qui s’insinue et qui  annihile tout ce qu’il y a de bon en vous. Un poison qui vous asservit et fait de votre vie un enfer. Parce qu’en vérité, on ne se satisfait jamais de ce que l’on a, on en veut toujours plus.

    Aelys médita sur ces paroles, tandis qu’Alastair la guidait vers ses autres œuvres. Bientôt, ils eurent fait le tour de la grande salle. Le jeune homme se tourna de nouveau vers elle.

    - Puis-je vous offrir un rafraîchissement, ma chère ?

    - Volontiers, je vous remercie. 

     

    Dans la salle adjacente, des extras finissaient la mise en place du buffet de petits fours et de celui des boissons. Les bouteilles de champagne attendaient sagement de voir leurs bouchons sauter en l’honneur de l’artiste. Celui-ci chuchota quelques mots à un boy préposé au bar et ce dernier lui servit deux flûtes remplis du précieux breuvage. Avec un sourire malicieux, Alastair en offrit une à Aelys. 

     

    - Je veux être le premier à avoir le plaisir de trinquer avec vous.

    Ils entrechoquèrent leur verre, tout en se regardant droit dans les yeux :

    - A votre succès, dit Aelys en souriant.

     

    Bien que celle-ci ne boive jamais d’alcool, elle ne voulut pas froisser son hôte et trempa tout de même ses lèvres dans le liquide doré. Au premier abord, la douceur de la boisson la surprit. Elle en rebu un peu et laissa les bulles lui chatouiller la gorge. Un frisson de plaisir la parcouru. Alastair, la regardait amusé :

     

    - C’est la première fois que vous goûtez au champagne, n’est-ce pas ? 

    - Je dois bien l’avouer, dit-elle en rougissant

    - Vous êtes absolument charmante. Faites quand même attention, le nectar des dieux à tendance à vite enivrer, si on n’y prend pas garde.

     

    Sur ces entrefaites, Tasha apparu, excitée comme une puce:

     

    - Alastair, vos invités commencent à arriver.  Tout est prêt ?

    - Tout est fin prêt, ma chère. Aelys, allons-y, dit-il en lui présentant galamment son bras. 

     

    Contre toute attente, Alastair la garda près de lui toute la soirée et il se fit un devoir de la présenter à chaque invité. Ceux-ci s’enthousiasmaient à la vue de la jeune fille, impressionnés de la rencontrer. Elle qui pensait pouvoir s’éclipser rapidement et sans que personne ne le remarque, en fût pour ses frais. Elle fût constamment sollicitée, par les journalistes et les critiques d’art, triés sur le volet pour assister à l’évènement, par les admirateurs de son travail, par d’autres artistes souhaitant lui demander son avis sur l’exposition. Pas un instant de répit ne lui fut accordé. Son agacement allant en grandissant, elle jeta un coup d’œil à la pendule art déco accrochée dans la salle des buffets et se rendit compte qu’il était plus de minuit. Elle se dit que Samiel devait sans doute être rentré chez lui et malgré l’heure tardive, elle brûlait de le voir. Se penchant vers Alastair, elle lui glissa discrètement :

     

    - Je ne voudrais pas paraître grossière, mais il se fait tard et je vais devoir m’en aller. 

    - Voyons Aelys, s’il vous plaît, ne me faites pas faux bond, vous n’allez pas m’abandonner ainsi. 

    - Je dois avouer que je suis un peu lasse de tout ce monde, je n’ai vraiment pas l’habitude de tout cela.

    -  La soirée s’achève bientôt ma chère, accordez-moi le privilège de vous raccompagner chez vous. Je vous promets qu’il n’y en a plus pour longtemps dit-il en désignant la salle de la main.

     

    En effet, en jetant un coup d’œil, elle se rendit compte qu’il ne restait plus grand monde dans la salle d’exposition. Elle acquiesça d’un battement de cils à la proposition du jeune homme de la raccompagner, puis s’excusant auprès de lui, se dirigea vers le bar où elle commanda une nouvelle coupe de champagne pour l’aider à patienter.  

     

    Quelques quarante-cinq minutes plus tard, il ne restait plus qu’Alastair, Tasha et Aelys dans la grande salle. Dans celle d’à côté, les extras finissaient de tout remettre en ordre dans un silence presque religieux. 

     

     

    Alastair se tourna vers la gérante de la galerie, lui baisa galamment la main :

    - Tasha ma chère, merci pour cette fabuleuse soirée que tu as organisée d’une main de maître. Je vais maintenant prendre congé et raccompagner notre chère Aelys chez elle. Demain, nous ferons le bilan et organiserons la suite de notre projet.

    - Bien entendu Alastair, je n’oublie pas l’importance que tu y accordes, la première pierre a été posée ce soir. Et à ce que j’ai pu constater, ton charme à agit, comme prévu. Je te prédis un franc succès dans ton entreprise. 

     

    Aelys avait suivi l’échange silencieusement mais néanmoins intriguée. Quel pouvait bien être ce grand projet si important ? Bien sûr, elle n’aurait pas l’indiscrétion de poser la question, mais sa curiosité fût piquée. Tasha vint l’embrasser, puis celle-ci tourna vers les extras pour leur donner ses dernières consignes, avant de s’éclipser. 

     

    - Venez Aelys, je vous ramène, vous devez être exténuée. 

    - Tasha m’avait fait envoyer une voiture en début de soirée…

    -  J’ai la mienne, ne vous inquiétez pas. J’imagine que Tasha avait envisagé que je serais totalement subjugué par vous et qu’il serait hors de question que je ne vous raccompagne pas. Elle a l’ œil pour ce genre de chose, détecter la beauté là où elle se trouve et un talent indéniable pour séparer le bon grain de l’ivraie. Et c’est surtout une incorrigible entremetteuse.

    - Vous avez raison sur ce point, je ne peux que vous l’accorder, répondit Aelys en souriant.

     

    Tout en parlant, ils étaient arrivés près de la voiture d’Alastair, un superbe coupé sport noir flambant neuf. Il lui tint galamment la porte avant de s’installer au volant. Après qu’elle lui eût indiqué là où elle vivait, il mit le contact et s’engouffra dans la circulation fluide de la nuit. 

     

     

     

    Quelques minutes plus tard, il se garait devant l’immeuble de la jeune femme. Surprit par la modestie des lieux, il jeta un regard interrogateur à Aelys :

     

    - Mais ma chère, pourquoi vous infliger de vivre dans un tel endroit ? Vous avez largement la possibilité de vous offrir mieux, je ne comprends pas. 

    - C’est le meilleur moyen pour moi de rester dans l’anonymat et de conserver mon intimité. Voyez-vous, aucun journaliste n’aurait dans l’idée de venir me chercher ici. Et j’avoue qu’au-delà du fait que je recherche avant tout ma tranquillité, cet endroit à une signification particulière pour moi. J’aime vivre dans la simplicité et j’apprécie vraiment cette vie de quartier sans prétentions. Je suis loin des mondanités que vous connaissez, Alastair.

    - Je vois, c’est donc un choix de vie entièrement assumé, vous êtes vraiment une femme hors du commun, dit-il admiratif.

    Sur ces mots, il sorti du véhicule et vint lui ouvrir la porte. Il lui présenta son bras et l’accompagna jusque devant la porte de son appartement. 

    - J’aimerais apprendre à mieux vous connaître. Je vous trouve extrêmement séduisante et je pense que nous formerions un magnifique couple, si bien sûr les choses devaient aller plus loin entre nous. 

     

     

    Tout en disant cela, il avait emprisonné une mèche de cheveux de la jeune femme qu’il laissa couler entre ses doigts. Il glissa ensuite son pouce sur sa joue et emprisonna son menton entre son pouce et son index. Ce faisant, il s’était tellement rapproché d’elle, qu’il l’avait acculée et elle se retrouva dos à la porte. Séducteur, il captait son regard et ne le lâchait plus, et elle était comme hypnotisée par son charisme :

     

    - Alastair… vous êtes très séduisant vous aussi, mais…

    - Non, ne dites rien de plus ma chère, l’interrompit-il, le visage si près du sien qu’elle put sentir son souffle mentholé. Apprenons d’abord à nous connaître et s’il doit se passer quelque chose, alors le destin s’en chargera. 

     

     

    Puis avant qu’elle ne puisse lui répondre, il déposa un léger baiser à la commissure de ses lèvres et se recula. Il lui baisa ensuite la main et prit congé :

     

    - Bonne nuit Aelys et à très bientôt.

     

     

    Il s’éloigna d’un pas félin et Aelys, troublée, le suivit des yeux. Quand il arriva au bout du couloir, l’attention de la jeune femme fut attirée par une silhouette debout près des escaliers. Les deux hommes se saluèrent poliment et Alastair poursuivit sa route. 

     

     

     

    Le regard d’argent d’Aelys croisa l’éclat doré des yeux de Samiel, et ce qu’elle y lu, lui fit mal. 

     

     

     

     

    ********************

     

     

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