• Samiel reprit sa forme angélique avant de pénétrer dans cette partie de l’Heaven réservée aux âmes bienheureuses, celles qui, par le bien qu’elles avaient accompli sur terre, n’étaient pas recyclées. Elles étaient libérées et pouvaient aller et venir comme bon leur semblaient. Certaines choisissaient de se matérialiser sous une forme rappelant leur ancienne apparence humaine, et d’autres préféraient rester sous forme d’amas d’énergie volatile.

     

    Sondant les âmes présentes, Samiel aperçut celles qu’il cherchait. Aaron et Elysée FORD, comme elles s’appelaient de leur vivant. Les deux âmes étaient ensemble et flottaient dans la même direction.

     

    Elles étaient ce que les humains appelaient des âmes sœurs. Créées l’une pour l’autre et nées l’une pour l’autre. Même dans la mort, elles restaient liées pour l’éternité.

     

     

    Samiel leur fit signe, et elles vinrent dans sa direction.

     

    - Je suis Samiel, l’ange gardien de votre fille.

     

    Aaron prit son ancienne apparence humaine :

     

    - Aelys ? Est-ce qu’elle va bien ?

     

    Sa femme se matérialisa à son tour :

     

    - Que se passe-t-il ? dit-elle d’une voix angoissée.

    - Depuis un certain temps, elle est victime d’une série d’incidents bizarres. Il m’a été ordonné de veiller sur elle, exclusivement, répondit Samiel.

     

    Aaron et Elysée se regardèrent inquiets :

     

    - Ça commence, chéri, elle aura bientôt vingt-sept ans.

    - De quoi parlez-vous ? demanda l’ange.

    - Comment ? Mais vos supérieurs ne vous ont pas parlé de ses dons ? hoqueta Elysée.

     

     

    Surpris, Samiel recula :

     

    - Mais de quoi parlez-vous, bon sang ?

    - Aelys a toujours été une enfant spéciale. Nous ne pouvions pas avoir d’enfant et comme un miracle, elle nous a été offerte. Elle est née pendant un alignement cosmique de sept planètes, à sept heures, le septième jour, du septième mois. Elle a un pouvoir immense, dit Elysée.

     

    Aaron poursuivit :

     

    - Au début, nous n’en savions rien et quand elle a eût sept ans, nous avons reçu la visite d’un archange qui nous a tout expliqué et la responsabilité qui nous incombait. Il nous a expliqué que ses pouvoirs grandiraient et avec eux, les dangers qui la menaçaient. Il nous a aussi dit qu’à l’âge de vingt-sept ans, ses pouvoirs seraient alors à leur apogée, mais qu’elle serait également la proie des forces obscures qui tenteraient de lui faire du mal. Pendant trois ans, nous avons parcouru le monde à la recherche d’une solution, d’un artefact qui pourrait maîtriser, voire annuler ses pouvoirs. Je pense que vous connaissez la suite Samiel. Nous n’avons pu y parvenir.

     

    Samiel était sonné. Une telle responsabilité, entre les mains d’un novice. Pourquoi Raphaël ne lui avait-il rien dit ?

     

    - Parce que je savais que tu trouverais les réponses par toi-même Samiel.

     

     

    Raphaël se trouvait juste à côté de lui. Son visage éclairé d’un sourire, il posait sur Samiel un regard amusé empreint de bienveillance :

    - Mais pourquoi ne m’avez-vous rien dit dès le départ ? Samiel sentait monter en lui la colère.

    - Parce que Nous le voulions ainsi. Et personnellement, je souhaitais te mettre à l’épreuve.

    - Me mettre à l’épreuve ??? Mais est-ce là votre conception de la protection ? J’aurais très bien pu faillir, siffla Samiel

     

    Raphaël choisit d’ignorer la colère qui grondait chez Samiel et lui répondit posément :

     

    - J’ai confiance en toi, et je sais que tu mèneras à bien ta mission.

    - Vous voulez que je poursuive la protection auprès d’elle, alors qu’elle n’a aucun besoin de ma protection. Elle est visiblement assez puissante…

    - Elle a plus que jamais besoin de ta protection, mais désormais, tu seras plus que son protecteur, tu seras aussi son guide.

    - Raphaël, je vous le demande encore une fois : pourquoi moi ?

    - Et pourquoi pas ? dit Raphaël en riant.

     

    Et il disparut.

     

     

    Samiel comprit qu’il devrait également trouver cette réponse lui-même. Il se tourna vers les FORD, les remercia et disparut à son tour.

     

     

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    < Chapitre 5  Chapitre 7 >   


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